Les mots et leur pouvoir (Geneviève Martin-Boissy)

Les mots et leur pouvoir!

Le pouvoir des mots

 Un orateur parle du pouvoir de la pensée positive et des mots.

Un participant lève la main et dit:

« Ce n’est pas parce que je vais dire bonheur, bonheur, bonheur! que je vais me sentir mieux, ni parce que je dis malheur, malheur, malheur! que je me sentirai moins bien: ce ne sont que des mots. Les mots sont en eux-mêmes sans pouvoir… »

 L’orateur répond:

« Taisez-vous espèce d’idiot, vous êtes incapable de comprendre quoi que ce soit ! »

 Le participant est comme paralysé, il change de couleur et s’apprête à faire une répartie cinglante: « Vous, espèce de… »

 L’orateur lève la main : « Je vous prie de m’excuser. Je ne voulais pas vous blesser. Je vous prie d’accepter mes excuses les plus humbles »

 Le participant se calme.

L’assemblée murmure, il y a des mouvements dans la salle.

 L’orateur reprend:

«Vous avez la réponse à la question que vous vous posiez: quelques mots ont déclenché chez vous une grande colère. D’autres mots vous ont calmé.

Comprenez-vous mieux le pouvoir des mots ? »

(Source inconnue) 

 

Certains mots font écho en nous et nous affectent !

 « Les mots qui vont surgir savent de nous des choses que nous ignorons d’eux. »
René Ch
ar

 Nous sommes tantôt émetteurs de mots et tantôt récepteurs et parfois, ils peuvent être « blessants » s’ils viennent réveiller de vieilles blessures. D’où l’importance de bien « peser » les mots que l’on adresse à une personne. Mais cela suffit-il ?

 Un mot peut être dit sans « mauvaise » intention et sans arrière pensée et malgré tout être mal pris, voire très mal interprété. Il peut prendre une autre coloration dans l’esprit de celui ou celle à qui il est adressé. La personne qui dit ce mot n’est pas consciente de ce qui se « joue » dans cette communication émetteur/récepteur, car quelque part elle est le révélateur, le miroir de blessures enfouies, mais combien toujours présentes chez celui ou celle à qui elle s’adresse.

A l’insu des deux parties, un mot va connecter chez la personne qui le reçoit, des « doux leurres » de son histoire et parfois une mimique qui l’accompagne, peut renvoyer en conscience ou non, à des attitudes « blessantes » de son passé.

 

A lui seul, un mot n’a aucun pouvoir, c’est un mot !

 Les mots servent à décrire au plus juste une pensée, un objet, une situation, un ressenti… C’est nous qui leurs donnons du pouvoir en conscience ou pas, tant dans la manière de les exprimer, que dans la manière de les recevoir. Ils peuvent alors contribuer à notre mal-être ou bien, être guérisseur.

Lorsqu’un mot « touche » notre émotionnel nous ne sommes plus objectifs ! Le mental (ego) se l’approprie, l’extrayant du contexte dans lequel il a été dit, distord la réalité et projette sur les faits sa « vérité » qui devient alors personnelle, ce qui nous leurre et parfois nous affecte.

En fonction de l’écho que cela fait en nous, un mot, peut donc avoir un pouvoir considérable sur nous et rester en mémoire pour longtemps ! Des réactions émotionnelles peuvent s’en suivre en fonction de l’emprise que nous leur avons laissé et de l’état d’esprit dans lequel nous nous sommes laissés plonger.

Chacun peut en faire l’expérience, il y a des mots que l’on relativise facilement et d’autres qui ont une « prise » sur nous.

 

Faisons attention aux mots que nous employons!

 Il y a un proverbe qui dit : Il existe quatre choses dans la vie que l’on ne peut rattraper:
la pierre après l'avoir lancée, le mot après l'avoir dit, l'occasion après l'avoir perdue et le temps après qu'il soit passé.

 Prendre l’autre pour défouloir à humeur sur lequel on peut « piétiner » et « s’essuyer » comme sur un paillasson, c’est selon moi agir dans un état dépourvu de sensibilité, non seulement envers celui ou celle qui subit ces états d’âmes, mais aussi envers soi-même !

Après avoir froissé une feuille de papier, peut-on ensuite la remettre dans son état initial ? Non ! Il subsiste des traces. Comme la feuille de papier, des excuses à elles seules ne suffisent parfois pas à « défroisser » le cœur de la personne « blessée » par des mots dits à son encontre, il en reste des traces!

 

Pour un enfant, un mot venant d’un proche ou d’une personne importante à ses yeux, peut bouleverser sa vie !

 L’enfant s’identifie à ce que les proches pensent de lui et il donne de l’importance à ce qu’ils lui disent. Ils ont donc un pouvoir considérable sur lui. Le regard qui lui est porté est celui qu’il intègre. Par exemple s’il lui est dit et répété qu’il est un INCAPABLE, il assimile qu’il est en réalité un INCAPABLE. Ensuite ses attitudes vont venir renforcer cette image dévalorisante. Derrière cette dévalorisation qu’il aura intégré, c’est l’estime de soi qui est profondément atteinte, incluant le manque de confiance en soi. Mais aussi, insidieusement certaines blessures peuvent s’enkyster, comme le sentiment de rejet, d’humiliation, d’injustice… qui peuvent le poursuivre toute sa vie, en attirant involontairement à lui des situations où elles se réactivent.

Les parents doivent prendre conscience que les mots dévalorisants adressés à leur(s) enfant(s), peuvent perturber leur équilibre psychique.

 « Voyant, enfant, la lueur d’admiration, d’enthousiasme et d’amour dans l’œil de nos proches, nous intégrons progressivement ce miroir positif et apprenons à nous aimer. » Guy Corneau

 

Tout réside dans la manière d’accueillir ce qui nous est dit.

 Lorsqu’un mot nous affecte, il est souhaitable de l’évacuer au plus vite pour ne pas laisser le mental faire son œuvre, qui pourrait perturber notre organisme. Si possible le verbaliser à la personne qui l’a dit, de manière à exprimer son ressenti et lui permettre de s’en expliquer ou de le replacer dans le contexte et/ou de s’en excuser. Autre possibilité, par le biais d’une lettre qui peut être faite de manière symbolique, pour des personnes injoignables par exemple.

 Il est préférable de ne rien « prendre » personnellement, laissant ce mot à celui ou celle de qui il émane. Nous pouvons le prendre bien ou mal, mais nous pouvons aussi ne pas le prendre du tout, le laissant à son auteur.

Nous pouvons aussi saisir cette occasion comme étant une opportunité pour comprendre pourquoi cela nous affecte tant. Les maux se « servent » des mots pour exprimer de vieilles blessures de l'histoire personnelle et tant qu'elles ne sont pas guéries, elles cherchent à se manifester, les mots n’étant pour elles qu’un moyen d’expression parmi tant d’autres. C’est pourquoi, des situations viennent à nous pour faire écho à nos blessures et elles sont selon moi à saisir, comme étant des occasions pour les guérir.

 

L’acceptation et pour certaines personnes le pardon, leurs sont parfois nécessaires pour aller vers le mieux être.

 L’acceptation ou le pardon ne se font pas sur un claquement de doigts. Il faut du temps pour ces processus. On ne pardonne pas comme ça à la va-vite, cela doit naître du cœur et après avoir fait tout un travail de lâcher-prise.

Ce processus permet de mettre en lumière ce que les mots « blessants » résonnent en soi et pourquoi ils ont été attirés.

Nous avons parfois à guérir des blessures qui nous ont été léguées par notre généalogie pour les « réparer ». C’est pourquoi certains mots (maux) qui renvoient à des blessures, viennent à nous de manière récurrente dans notre vie et ce, jusqu’à ce que l’on comprenne qu’ils ne nous appartiennent pas, de manière à les « lâcher ».

Ces « mots/maux » nous sont transmis à la naissance par la généalogie et c’est pourquoi, tant qu’ils ne sont pas guéris (gaie-rie), ils ont une « prise » sur nous et continueront à être transmis, encore et encore…!

L’attitude à l’égard des mots, dépend donc de notre manière de les accueillir. Notre aptitude à la « zénitude » à l’égard de ce qui vient à nous, facilite le lâcher-prise et aide à relativiser.

"La parole est comme le soleil: elle peut réconforter et réchauffer, elle peut aussi dévaster et anéantir. Soyons conscients de la puissance de nos paroles, et mettons les au service de la paix."

1 commentaire

#1 vendredi 14 septembre 2018 @ 10:21 Geneviève MARTIN BOISSY a dit :

Merci pour l'intérêt porté à cet article et pour son partage. Bien à vous :)

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