C'est l'autre qui est coupable...pas MOI!

Qui n’a pas dans le cours de sa vie  affirmé haut et fort que l’autre devait porter la responsabilité de son parcours parfois chaotiques ? Cet autre inexorablement source de nos malheurs, de nos angoisses et de notre mal-être ? Les échecs successifs de nos relations amoureuses, amicales ou familiales seraient ainsi justifiés par la présence de cet autre responsable de tous nos maux, de nos échecs. De la petite enfance à l’âge adulte, notre construction se détermine certes par notre environnement, nos parents, notre famille. Les relations affectives que nous allons tisser au fil du temps vont déterminer notre parcours puisque ce sont elles qui nous façonnent. Que l’on soit issu d’un milieu favorisé et protecteur ou d’un milieu où les difficultés régissent notre quotidien, chacun se construit sur les empreintes de ses origines et doit en avoir conscience pour modifier le cours de son existence. Mais me direz-vous, tout cela n’est qu’évidence ! Et bien NON ! S’il y  avait dans ce propos qu’une évidence, nous ne serions jamais victime mais acteur de notre vie,  nous ne serions pas sans cesse dans la reproduction des mêmes situations ou des mêmes choix si nous en avions réellement conscience.  Nous éviterions à chaque instant de reproduire les mêmes situations d’abandon, de conflits, de jalousie …Etre soi, c’est aussi se regarder, s’analyser, comprendre les  raisons qui nous mènent inéluctablement sur les mêmes chemins sans jamais les observer. Etre soi, c’est aussi s’arrêter sur nos failles, notre négatif, le fil conducteur de nos intérêts, tout cela en pleine conscience. Soyons concrets avec quelques exemples très simples.

Marie est une jeune femme qui échoue dans chacune de ses relations amoureuses. Elle reporte sur sa mère la responsabilité de ses échecs puisqu’elle est depuis très longtemps en conflit latent avec celle-ci. Elle entretien avec son père une véritable relation fusionnelle qui la rassure et la valorise et refuse de remettre en question cette relation qui régit sa vie. Marie n’a pas compris que cette remise en cause ne conduit pas au rejet mais à la transformation. Cependant, elle sait au font d’elle-même que cette transformation lui ferait perdre sans doute un certain temps la place privilégiée qu’elle occupe au sein de sa famille et ainsi la conduirait dans un partage plus juste avec ses frères et sœurs. Alors elle préfère reporter la responsabilité de son vécu sur un autre membre de la famille pour que cela soit sans doute moins douloureux.  Elle refuse donc de se remettre en question dans cette relation dominante qui régit sa vie et perpétue avec son père une relation de « couple » fusionnel. Dans toute ses relations Marie veut ainsi occuper une position centrale, la position de la princesse choyée par son papa et accepte que celle-ci lui fasse perdre sa liberté donc son libre arbitre. Quel intérêt a donc Marie de prendre cette posture ?

Jacques a réussi dans la vie, il a répondu au désir de ses parents ce que n’a pas su faire son frère et il est devenu un entrepreneur de renom. Son besoin irrépressible de  positionner son statut social dans chacune de ses rencontres le rend presqu’inabordable. La modestie n’est pas une dominante de son caractère, il a besoin de montrer à son entourage que sa position sociale est enviable et attend donc des autres de l’admiration, celle la même qui fut en son temps exprimée par ses parents. Sans cette admiration jacques reste avec ses peurs qui le paralysent et il ne se sent plus protégé, son intérêt premier est donc sa protection, mais Jacques a-t-il compris que depuis le début de son parcours il s’est fermé des portes ? Il n’a peut-être pas rencontré les personnes qui lui conviennent réellement  et ne remplit donc pas sa vie du bonheur qu’il espère tant ?

Mathilde est une enfant non désirée, la place centrale dans sa famille était son frère. Elle passera donc une bonne partie de sa vie dans la réparation. Faire, aider, soutenir l’autre pour capter enfin cette reconnaissance qui lui a tant manquée pour se construire. Avant de comprendre cet état Mathilde n’avait jamais appris à dire NON quand on l’a sollicitait…

Des exemples comme ceux-ci il y en a des milliers, ce sont nos failles, nos manques qui régissent notre vie et c’est par cela que nous devons penser sans complaisance avec soi-même  pour en comprendre les effets. Savoir se faire mal parfois pour avancer et savoir se regarder pour corriger les écueils de la vie et enfin prendre un autre chemin.

Il faut du courage et de l’aide n’en doutons pas pour cesser de reporter exclusivement la responsabilité sur cet AUTRE ! L’autre est peut-être à l’origine de nos échecs mais que faisons-nous pour transformer la situation et ne plus se complaire dans la peau de la Victime ? L’autre est très souvent un parent sur lequel se focalise nos reproches et parfois notre haine, mais soyons honnête l’autre est-il le seul responsable, n’avons-nous pas puisé dans cet état un intérêt conscient et particulier qui nous a aveuglé aussi sur nous-même ? La position de victime ne nous a-t-elle pas bercé d’illusions sur ce que nous sommes réellement ?

Apprenons à nous écouter nous-même et l’autre pour sortir du déni et apprenons à pardonner pour transformer les relations qui parfois pourrissent notre quotidien sans que cela ne soit une évidence. Nul n’est parfait à commencer par nous.

 

 

 

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