Archives 2013

Terre d'Emeraude ..témoignage d'outre corps

Daniel Meurois et Anne Givaudan sont, en quelque sorte, des reporters de l'invisible. Grâce à des sorties hors du corps maîtrisées, ils sont à même de voir ce qu'il advient des âmes après la mort. Au fil de leurs incursions dans l'astral, nous découvrons l'itinéraire des défunts dans des mondes aux couleurs chatoyantes où chaque âme se repose et comprend les épreuves qui ont été les siennes sur Terre. Avec humilité, les auteurs nous livrent leurs observations et les réponses de leur guide spirituel sur la réincarnation, le karma, les esprits de la nature, les annales akashiques, Shambala... Un récit sincère qui nous connecte à une énergie d'amour protectrice et vivifiante.

 La Mort ? Et après ? A cette question, les auteurs ont apporté une première réponse dans "Les Récits d'un voyageur de l'Astral". Voici la suite de ce voyage, en couple, selon la technique ancestrale qui a permis à Anne et Daniel Meurois-Givaudan de quitter consciemment leur corps et de pénétrer en liberté dans les "territoires d'outre-corps".

Terre d'Emeraude, c'est la vie vue de l'autre côté du miroir. Une vie où tous les paradis artificiels, tous les fantasmes trouvent matière à réalisation.

Mais une vie tout aussi irréelle, tout aussi chargée de nos projections et de nos désirs. C'est la terre d'asile, de repos, de réflexion entre deux vies. C'est le lieu privilégié où chacun, selon son niveau de conscience, peut comprendre son karma : cette chaîne sans fin de causes et d'effets qui, de vie en vie, prolonge en nous nos actions passées et entretient l'illusion du "je".

Dans cette Terre d'Emeraude, où la mémoire, la volonté, la raison survivent aux liens corporels et sont destinées à se réincarner, il n'y a pas de juge : chacun est libre de son destin.

Avec cet ouvrage, Anne et Daniel Meurois-Givaudan se veulent "les témoins et les acteurs d'une réalité que l'on ne songera plus même un jour à mettre en doute".

Les auteurs

Pendant une vingtaine d'année Anne Givaudan et Daniel Meurois ont unis leurs efforts afin d'offrir à un très large public un témoignage hors du commun sur la pluralité des mondes et la recherche d'une conscience nouvelle. Traduits en treize langues, les douze livres qu'ils ont signés ensemble sont rapidemment devenus des best-sellers sur le plan mondial. D'ores et déjà, leur oeuvre commune constitue un apport incontestable à l'expansion d'une spiritualité ouverte pour le troisième millénaire.
Aujourd'hui, les deux auteurs poursuivent, chacun de leur côté et avec le même souffle, leur travail d'enseignement et de diffusion.

L'Entrée en Sectes..un déplacement des dépendances (Jacques Salomé - Psychosociologue)

Une des constantes que nous retrouvons à la base de toutes les sectes,
c'est la mise en dépendance de ceux qui vont y adhérer.
Mise en dépendance émotionnelle,
affective et souvent financière.

Au travers du phénomène des sectes, nous avons à nous interroger, non seulement sur les enjeux cachés de l'éducation que nous proposons à nos enfants, mais aussi sur les carences du système familial et scolaire, qui maintiennent vivaces les besoins de dépendance et d'attachement. Ainsi, nous invitons ceux qui sont sûrs de n'appartenir à aucune secte à se demander à quelles dépendances émotionnelles, affectives ou financières ils sont encore liés. Ceux qui ont vécu un engagement dans une secte et qui en sont sortis témoignent le plus souvent de cette dépendance acceptée, puis subie, qui se traduisait par une mise en sommeil des états de conscience critique, une anesthésie du lien social, au profit d'un engagement focalisé sur un petit groupe ou sur une personne. Un dévouement cristallisé autour de quelques points de fixation verrouillés à d'autres influences.

Nous savons que les sectes s'avancent à la fois de façon masquée et aussi de façon plus manifeste quand l'occasion leur est donnée de jouer sur le syndrome de persécution, dont elles revendiquent l'apanage. La partie manifeste d'une secte ne cache pas seulement la partie masquée, elle est en quelque sorte l'aspect justificatif, “le sourire de l'évidence”, pour reprendre les termes d'un témoignage.

La dimension religieuse, si elle est souvent avancée auprès des pouvoirs publics tel un paravent commode, vise, de l'intérieur, à donner aux adhérents le sentiment d'une appartenance à un tout. Pour justifier, peut-être, certaines pratiques et exercices qui entraînent des traitements douteux, déstabilisants, des pratiques relationnelles et sexuelles atypiques. Les critères retenus par les Renseignements Généraux, pour qualifier un mouvement ou une organisation de secte, méritent d'être retenus et complétés, car ils s'appuient sur des constats vérifiables dans le temps d'une observation concrète.

1. La déstabilisation mentale, avec remise en cause des valeurs culturelles, familiales d'origine. Les interrogations sur le bien-fondé des valeurs ou des modes de vie actuels ouvrent sur l'espérance et des propositions pour une vie future plus idyllique.

2. La rupture induite avec l'environnement proche. Le rejet et la disqualification des relations qui étaient jusqu'alors recherchées, ce qui a pour but d'entraîner un isolement affectif et relationnel.

3. Atteintes à l'intégrité morale, psychique et physique. Par des exercices et des conditionnements présentés sous des formes subtiles, pas toujours repérables (rythmes du sommeil, nourriture, abstinence physique, ou au contraire, collusion, amalgame entre le sensuel, le sexuel… et le mythologique).

4. Discours, non seulement critiques, mais hostiles aux grands corps sociaux : Santé, Justice, Éducation , Économie. Avec une mise en cause facile des résultats et des conséquences parfois aberrantes qui en découlent pour le citoyen de base.

5. Détournement des circuits économiques traditionnels. Proposition et gestion en autarcie ou en circuits fermés. Don du temps, du travail, d'argent, mise à disposition des influences personnelles…

6. Conflits et démêlés judiciaires fréquents. Ils sont l'aboutissement d'une séquence, pas toujours bien éclairée, au moment de la naissance ou de l'implantation d'une secte. Ces conflits succèdent à des phases de séduction trop souvent efficaces, dans un premier temps, auprès des autorités locales, régionales, par l'apport de ressources nouvelles, et ensuite par l'abus ou la transgression de règles de droit public.

7. Conditionnement mental et physique, embrigadement des enfants. Ceux-ci sont considérés comme porteurs de l'espoir d'une mutation, d'une transformation ou d'une restauration des carences des adultes. Ils seront d'une certaine façon des otages auprès des parents engagés dans une secte.

8. Tentative d'infiltration des pouvoirs publics. Ce dernier critère ne semble valable que pour certains groupes aux ambitions planétaires et tentaculaires. Beaucoup de sectes tentent, au contraire, en se fondant dans le paysage urbain on plus isolé de certaines régions, de se faire oublier, de garder une autonomie d'action interne, hors des regards et des contrôles éventuels.

Il est important de se rappeler, pour éviter toute projection paranoïde et persécutoire sur ces groupes occultes et pour se garder à son tour de tentations trop sectaires, que les frontières sont labiles entre un engagement qui peut être passionné, corps et âmes, et le fanatisme ou la dépendance à un gourou. Il ne faut pas confondre la recherche d'autres alternatives de vie, les interrogations et les refus de certaines valeurs mercantiles, agressantes ou polluantes de la société actuelle, avec l'envoûtement social organisé et structuré par certaines sectes.

En pays de Droit, il y a le possible, pour chacun, d'une appartenance engagée dans des groupes de réflexion et de recherche, l'adhésion à des réseaux alternatifs, dans une vie associative consacrée à l'action dans tel ou tel domaine social, sans la dérive vers une allégeance inconditionnelle, sans les dérapages vers une dépendance, qui seront aux antipodes des objectifs premiers.

Quand nous analysons quelques-unes de ces contradictions, il nous paraît évident que nous devons nous interroger plus profondément sur les enjeux de l'éducation que nous proposons à nos enfants. Le phénomène, massif et plus répandu qu'on ne le croit, qui pousse des adultes de toutes conditions sociales vers les sectes, invite à une interrogation vitale sur les impasses et les contradictions de l'éducation actuelle. Tentons de rappeler quelques-unes des prémisses à toute éducation et à l'entrée dans la vie.

Éduquer, c'est avant tout élever (fonction d'élevage) un enfant pour lui permettre de grandir et d'accéder à une autonomie suffisante, qui lui sera nécessaire pour quitter sa famille d'origine (fonction de socialisation) et de construire sa propre sphère personnelle, sociale et familiale (fonctions de responsabilisation et d'engagement).

La première fonction (élevage) va être exercée dans les premières années de la vie au travers de soins appropriés et ajustés aux besoins fondamentaux de l'enfant.

La deuxième fonction (socialisation) va se développer au travers d'une alternance de gratifications, d'autorisations et de frustrations, de contraintes et de limites imposées, pour ne pas laisser croire à l'enfant que ses désirs seront toujours comblés. Cela, en particulier, pour lui permettre de ne pas rester prisonnier de l'ITPI (Illusion de la Toute-Puissance Infantile), fortement inscrite en chacun. C'est l'ITPI qui donne, dans les premiers temps de la vie, à chaque bébé, le sentiment que le monde entier tourne autour de sa personne, comme une immense réserve inépuisable de réponses à ses attentes.

Les parents ou les personnes significatives qui participent à la vie d'un enfant devront accepter d'entendre (et de mettre en pratique) deux règles de vie fondamentales :

- Qu'ils sont là, dans un premier temps, pour répondre aux besoins d'un enfant et, ensuite, qu'ils auront à contribuer à développer en lui des ressources suffisantes pour qu'il puisse y répondre lui-même (accès à l'autonomie).

- Que ces mêmes adultes ne sont pas là pour répondre à ses désirs et satisfaire chacune de ses attentes ou demandes, mais pour lui permettre de les reconnaître, de les identifier, de le confronter avec la réalité environnante, pour accéder soit à une réalisation (engagement et action), soit à une mise en question (accès à la socialisation) ou à une sublimation (accès à la créativité).

Nous avons dressé, en quelques mots, le tableau de base idyllique des possibles d'une éducation responsable. Dans beaucoup d'histoires de vie, cela ne se passe pas comme ça, et je crois que nous avons là une des clés du malentendu de base qui s'est développé ces dernières décennies entre enfants et adultes. Les enfants des deux dernières générations sont en quelque sorte des enfants du désir et, paradoxalement, les parents, les adultes ont répondu trop souvent et trop vite aux désirs de leur progéniture. Une partie de l'éducation contemporaine est en faillite sur ce plan, car elle a créé ainsi toutes les conditions d'une mise en dépendance… pernicieuse et durable. Cela en développant une dépendance aux réponses d'un environnement familial, scolaire, social proche, qui se devait d'être toujours positif, gratifiant, mais qui entretient ainsi infantilisation et insatisfaction grandissantes. Se sont développées en quelques décennies une culture du manque et l'illusion, par une fuite en avant sans fin, que des personnes, des objets ou des biens de consommation pourraient combler toutes leurs attentes.

Les sectes nous semblent être, paradoxalement, à la fois une tentative pour échapper à cette dépendance familiale, à l'assistanat social, économique, aux comportements de consommateurs, d'acheteurs tous azimuts et une récupération extrêmement habile, à leur propre profit, de cette dynamique. Le phénomène des sectes, comme la dérive vers des attitudes telles que la prise de drogues, nous paraît être en ce sens un déplacement de dépendances inconsciemment entretenues par certains systèmes familiaux ou par des conduites irresponsables face aux besoins véritables d'un enfant, d'un futur adulte.

Au-delà des prises de conscience et de positionnements de vie plus ferme, quand les adultes peuvent se situer plus clairement autour des quatre grandes fonctions parentales fondamentales : papa/maman, visant à la gratification, et père/mère, visant à des frustrations et à des contraintes pour la rencontre avec la réalité, ils nous semblent pouvoir apporter des réponses positives en amont du problème des sectes, et non en aval, comme les solutions actuelles sont le plus souvent recherchées. Il me paraît important de rappeler qu'il n'y a pas d'autonomie affective et sociale sans le passage du manque au besoin.

Quand un enfant ou un adulte développe une dynamique du manque, il développe en parallèle des conduites de dépendance, voire d'aliénation, à une réponse hors de lui. Quand un ex-enfant peut se reconnaître comme porteur de besoins, il commence à développer une dynamique de positionnement, d'affirmation pour agrandir ses ressources, pour mieux orienter sa recherche personnelle, pour trouver des moyens d'accéder à des satisfactions qui dépendront non d'autrui mais de son propre engagement, de sa ténacité et de son action. La lutte la plus efficace contre la dépendance aux sectes pourrait consister en une plus grande vigilance pour ne plus entretenir dépendance familiale et assistanat social ou économique.

Sectes..Pour Sortir du désert (Jacques Salomé - Psychosociologue)

Je crois important et vital le mouvement de plus en plus actif qui s'oppose aux sectes, à leur influence souvent négative et à leur développement. Mais s'il paraît essentiel de s'inquiéter à propos des dangers et des ravages qu'elles occasionnent chez les jeunes et les moins jeunes, sur les adolescents et les adultes, il me paraît tout aussi nécessaire de s'interroger, en même temps, sur les raisons de leur succès, de leur progression même.

Oui, s'interroger en particulier, parce que c'est mon métier de formateur, sur les enjeux émotionnels, relationnels et économiques qui sont à l'œuvre au travers de l'impact des quelque trois cents sectes petites ou grandes, connues ou plus secrètes qui pullulent actuellement en France. Autrement dit, au-delà de la dénonciation, proposer une prévention. Une prévention qui débouche, au-delà d'une interrogation ou d'un anathème, sur des actions concrètes.

En rappelant tout d'abord que le Sahel relationnel ne se trouve pas au Sahara, mais chez nous en Occident. Que la désertification, l'appauvrissement des relations parents-enfants, adultes-jeunes sont en pleine expansion dans les pays dits développés mais en crise relationnelle profonde, comme le nôtre.

Depuis quelques années nous paraissons obnubilés par les ravages et les angoisses suscités par le marasme économique, en oubliant trop vite parfois que nous sommes dans une crise relationnelle grave au niveau de la communication intime : couple et famille, école et travail, loisirs et sports, santé et soins. Dans tous ces secteurs où devrait circuler la sève vivante de l'existence au quotidien, il y a des manques, des impasses, des blessures qui s'accumulent et s'enkystent durablement.

Nous en payons un prix trop élevé avec une recrudescence de la violence sur autrui dans la rue, dans les quartiers, dans les lieux de rencontre, qui ne sont plus des lieux de convivialité.

Violence sur soi : drogues, suicides, passages à l'acte somatiques, insécurité et dépendances diverses qui font de nos enfants des êtres à la dérive, en recherche de modèles, de valeurs, d'engagements.

Nous savons qu'il y a chez les enfants, chez les jeunes et chez les adultes, un triple besoin qui n'est pas comblé par le fonctionnement actuel des structures familiales, scolaires et sociales proches. Ces besoins ont traversé toutes les époques, ils sont constants, vivaces et, comme tout besoin, ils demandent à être reconnus, entendus, et quelquefois comblés. Quels sont-ils ces besoins vitaux communs à chaque être humain ?

Le besoin de se dire, avec des mots à soi, avec une parole personnelle, même si elle est parfois maladroite. Besoin, non seulement de s'exprimer, mais aussi de communiquer, de se prolonger, d'être relié ; le besoin d'être entendu, par un entourage sensible, tolérant, ferme et proche ; le besoin d'être entendu avec ses tâtonnements, ses interrogations, ses doutes ou ses certitudes et ses croyances, ses différences et son altérité, son unicité ; le besoin d'être reconnu, « tel que je suis et non tel qu'on voudrait que je sois, avec mes valeurs, mes contradictions, avec mes excès aussi ».

SAVOIR ÊTRE ET SAVOIR DEVENIR

Ce besoin de reconnaissance fonde l'existence de chacun dans sa famille, dans son quartier, dans son travail, dans toutes les relations privilégiées et significatives qui structurent sa vie d'enfant ou d'adulte. Or le monde d'aujourd'hui semble laisser peu de place à l'expression de chacun de ces trois besoins fondamentaux.

Et si paradoxal que cela puisse paraître, les dirigeants des sectes ont compris ce manque, cette vacuité. Ils ont bien senti à la fois cette pauvreté et cette avidité, chez tout être humain, d'une relation personnalisée. Et dans un premier temps, très habilement, très subtilement dans la plupart des cas, car ils ont, semble-t-il, reçu une formation « adéquate » en ce sens, ils se donnent les moyens, tout au moins dans une première approche, de répondre à ces besoins.

Les témoignages des “ex-sectarisés”, de ceux qui, après beaucoup d'efforts et de souffrances, se libèrent de leur engagement envers un groupe, une secte ou un gourou ; de tous ceux qui émergent après de longs mois, des années, d'une dépendance insupportable ; tous ces témoignages concordent. Ils reflètent le même étonnement.

« Pour la première fois dans ma vie, il y avait quelqu'un qui m'écoutait, sans me juger… », « Je me suis senti reconnu, valorisé… », « Des étrangers me faisaient confiance… là où ma famille souvent me rejetait. » « J'avais, devant moi, quelqu'un qui prenait du temps, qui me comprenait, qui disait ce que je ressentais… » Ces témoignages disent combien ces adeptes se sont sentis entendus, reconnus et acceptés inconditionnellement… dans un premier temps. Bien sûr, par la suite, cette rencontre “idéalisée” se pervertit en une relation de dépendance, d'aliénation mentale, dans le sens d'un “décervelage” pour aboutir à une marginalisation sociale.

Engagement total de sa vie, de son temps, de ses ressources, assujettissement à diverses tâches non rémunérées, prosélytisme aigu, travail de recrutement et de démarchage pour augmenter et agrandir de la secte ; au profit, le plus souvent, de ses dirigeants ou de ses membres influents. Le système fonctionne parfaitement car il est bien huilé et rôdé. Son efficacité est à la mesure du désarroi et des attentes chez ceux qui se sentent non seulement incompris mais enfermés dans un cycle de « paupérisation relationnelle ». Car il y a de plus en plus de prolétaires de la communication, de sous-alimentés de la relation dans cet univers en souffrance.

Nous sommes censés être en cette fin du XXe siècle dans une ère de la communication. Mais ne confondons pas communication de consommation, qui consiste, comme on le voit aujourd'hui, à nous saturer d'informations, et communication relationnelle, qui nous grandit, nous relie, nous prolonge et nous confirme comme être humain.

Ma réponse, même si elle peut paraître simple et peut-être naïve, ce serait qu'on puisse un jour enseigner la communication et les relations au quotidien, dans chaque école ; au même titre que le calcul, l'histoire, la géographie, la biologie. Oui, enseigner la communication comme une matière à part entière, dès la maternelle et dans tout le cursus scolaire.

Dans un proche avenir les enseignants devront devenir nécessairement des « enseignants relationnels ». Car leur fonction actuelle de transmetteurs de savoir et de savoir-faire risque de devenir caduque. Aujourd'hui n'importe quel enfant sur un écran d'ordinateur a accès à tout le savoir du monde en cent quarante langues s'il les possède. Le rôle des enseignants sera de relier chacun de ces enfants à ce savoir, de l'inviter à l'intégrer et de l'inscrire au quotidien. Savoir être et savoir devenir, voilà les grandes matières nouvelles de l'enseignement à venir.

Pour donner ainsi à chaque enfant à chaque futur adulte, les moyens concrets de se dire et d'être entendu, de mettre en commun. Car c'est cela le sens originel du mot communiquer : mettre en commun, des possibles et des différences. Au-delà du partage, pouvoir s'engager dans un cheminement de croissance, de créativité et de mise en œuvre de nos ressources avec l'aide d'un entourage proche ouvert à la communication relationnelle. Pour offrir, à chaque homme et à chaque femme, plus de liberté pour s'affirmer, pour se positionner, et plus de ressources pour se définir face aux autres, face à la société, face aux événements imprévisibles de la vie. Pour être moins soumis, moins dépendant et influençable, moins « mouton » aussi et plus responsable de sa propre existence.

Il appartient à chacun, quels que soient son âge et sa fonction dans la société, de tenter de sortir du double piège, le plus fréquemment pratiqué: l'accusation de l'autre (« il ne comprend rien », « il a toujours raison », « on peut pas discuter avec lui… ») ou des autres en général, de la société vécue comme une entité mauvaise ou du monde entier… qui ne semble plus tourner rond, et l'auto-accusation ou disqualification de soi-même : « moi j'ai pas eu de chance », « mes parents ont divorcé », « j'ai pas fait d'études… ». Ni accusation ni auto-accusation, mais responsalilisation. Responsabilisation de chacun pour retrouver plus de convivialité, plus d'espérance et de mieux-être avec soi et avec autrui.

Jacques Salomé, extrait de ses Contes à aimer, contes à s’aimer

Conte de la petite Autruche si courageuse...

Le conte de la petite autruche si courageuse qui mettait toujours sa vie en danger, entre boulimie et anorexie, pour tenter d’exister tenacement, pathétiquement, pour dire et ne pas dire l’insupportable.

Il était une fois une petite fille d’autruche qui pendant des années refusa de manger. Elle était devenue comme on dit dans le langage des autruches, qui est très particulier : anorexique.

Il faut que je vous dise qu’elle maltraitait son corps avec un acharnement incroyable. Elle pesait la moitié de son poids normal et ses parents, sa mère en particulier, envisageaient de l’hospitaliser. Cela se fit d’ailleurs dans des conditions douloureuses pour chacun des parents et surtout pour la petite autruche qui hurlait dans son corps ce qu’elle ne pouvait dire autrement. Elle criait avec des maux ce qu’elle ne pouvait exprimer avec des mots. Et pourtant il y avait plein de mots en elle, qu’elle devait avaler, ravaler sans cesse. Ce sont tous ces mots-là qui la nourrissaient avec une rage terrible. A force de les remâcher, de les ruminer en elle, cela la remplissait sans qu’elle ait besoin de manger.

A la sortie de la clinique (très chère, ou très chair !) la petite autruche inversa sa tactique, elle se mit à manger, à manger de tout, à tout instant, avec plein de dégoût et de colère en elle. Ensuite, elle allait dans un coin et vomissait, rejetait tout ce qu’elle avait avalé avec tant de violence contre elle-même. On appelle cela, dans le langage des autruches, de la boulimie. Tout se passait comme si elle voulait absorber toutes les paroles de sa mère.

Ah oui, vous ne suivez plus ? Cela vous paraît trop compliqué !
C’est vrai que j’ai oublié de vous dire que sa mère parlait beaucoup, vraiment beaucoup trop, sans arrêt. Elle avait une explication pour tout. Elle vivait des choses terribles dans son couple, de nombreuses frustrations, des ressentiments, des humiliations, qu’elle ne voulait éviter, et dont elle ne pouvait se plaindre car elle était attachée à cette relation.

Cela se passe parfois ainsi chez les autruches, on croit qu’elles se cachent la tête dans le sable pour ne pas voir ni entendre, mais c’est aussi pour ne pas dire. Pour ne pas dire l’essentiel.
Une autre des techniques, parmi les plus pratiquées chez les autruches, c’est de parler pour ne rien dire, pour mettre des mots en écran, pour créer une sorte de brouillage avec leur propre ressenti. Car si elles entendaient leurs ressentis cela deviendrait vite insupportable, inacceptable pour elles.

Vous comprendrez donc le double conflit qu’avait la petite autruche avec elle-même et avec sa mère. Je vais tenter de le dire plus clairement.
Dans la phase anorexie, pour parler comme les autruches, tout se passait comme si la petite rejetait comme pas bon ce qui lui venait de sa mère, tout en essayant d’attirer et de capter inlassablement son attention.
Comme si elle disait en se privant :
- Arrête, arrête de parler sur moi sans cesse, arrête, tu vois bien que je refuse, que je rejette tout ce qui vient de toi parce que ce n’est pas réellement toi !
Vous comprenez mieux maintenant !

Et puis dans la phase boulimie, c’est comme si elle disait :
- Je vais avaler tout ce qui vient de toi, je vais tenter de te débarrasser, maman, de tous ces mots qui t’encombrent. Comme cela tu pourras enfin un jour dire l’essentiel, le plus important pour toi.
Comme vous le voyez, c’est une situation qui semble sans issue, sans fin, je veux dire sans faim.

Vous comprenez mieux maintenant le courage, la détermination de cette petite autruche, qui prenait ainsi le risque de maltraiter son corps en essayant pathétiquement, tenacement, de dire à sa mère :
- Je te montre, maman, dans mon corps, la façon dont, toi, tu maltraites ta vie, comment tu acceptes de ne pas être respectée. Je te le montre par tous les moyens, pour ne pas être amenée un jour à faire comme toi !

Nous pouvons entendre que ce qui paraît être au premier regard comme une auto maltraitance, une autodestruction de la part de la petite autruche, était en fait une façon extraordinairement courageuse de résister, de faire face, de ne pas mettre sa tête dans le sable comme le font beaucoup de ses semblables.

Il serait trop long de démêler les enchevêtrements complexes qu’il peut y avoir entre une petite autruche et sa mère, et puis je ne suis pas là pour faire de la psychologie. Toute cette histoire est seulement un conte. Des situations comme celles-ci ne se passent d’ailleurs qu’au pays des autruches.

Et ne croyez pas non plus que je souhaite mettre la maman autruche en accusation. Cette femme, au-delà de ses aveuglements, affronte également sa propre souffrance autour des situations inachevées de sa propre histoire.

Nous voyons qu’il s’agit d’un système très complexe où une enfant prend sur elle pour témoigner, jusqu’à sa propre destruction, d’un conflit perçu chez sa mère, pour tenter pathétiquement de l’en débarrasser. Mais, ce faisant, elle va paradoxalement paralyser cette mère, qui va se mobiliser entièrement autour de l’anorexie ou de la boulimie de son enfant, sans pouvoir s’occuper d’elle, tellement sera angoissant ce retour sur elle-même.

C’est ainsi que cela se passe parfois au pays des autruches. Je ne sais si ce conte parviendra un jour à cette petite autruche.

Jacques Salomé, extrait de ses Contes à aimer, contes à s’aimer
 

Le Pervers Narcissique..un danger pour l'Autre (Genevièvre Schmit)

 Il était pitoyable hier, aujourd'hui et demain alors que toi tu étais hier un être innocent, aujourd'hui un être conscient et demain un être sublimé par la sagesse de la vie. »
Nous avons tous été plus ou moins amenés à le rencontrer sur notre route. Il a même parfois détruit des vies, la vôtre peut-être...

Le Pervers Narcissique est porteur d'une maladie mortelle... pour l'autre !

 Nous retrouvons cette psycho-pathologie plus particulièrement chez les hommes, mais certaines femmes l'ont également. Parfois notre compagnon ou compagne, parfois notre mère, notre fils.... Parfois il est notre collègue, notre patron et même un « ami » qui nous veut tant de bien... Il paraît souvent extrêmement sympathique, brillant, altruiste, timide ou dictateur... Il se trouve partout, tapi dans l'ombre de son sourire bienveillant. Il est prêt à fondre sur sa proie avec une telle habileté que la futur victime ne s'en rend pas compte.

La « victime »....

Souvent une personne intelligente, brillante. La victime sera sans doute dans une période de sa vie où elle est déstabilisée par une situation difficile et passagère, ou bien vivra une souffrance profonde et ancienne comme celles de l'abandon, la « solitude » émotionnelle, créant ainsi les failles indispensables dans lesquelles le Pervers Narcissique, qui a un flair hors pair, va instinctivement s'y engouffrer. On reconnaît toujours un besoin légitime d'amour, de reconnaissance que ce rapace saura détecter dès le premier instant.

Il va doucement combler ces manques, par des démarches bienveillantes, valorisantes, prenant ainsi implacablement toute la place dans la vie de sa victime. Dès lors, tout tournera autour du PN et chaque acte, chaque pensée deviendra obsessionnellement centrée sur le PN. Il sait se rendre indispensable de telle sorte que la victime sera rapidement persuadée qu'elle ne peut plus vivre ou même respirer sans lui. C'est une sorte de danse macabre, une danse qui se rapproche d'une transe hypnotique qu'il induit chez sa victime.

La victime du PN perd rapidement la capacité même de penser en dehors de son bourreau. Elle perd toute individualité. Elle lui a vendu son âme ! C'est à ce titre que la victime devient complice involontaire de son bourreau. Nous avons ici un double lien, une double addiction. Chacun est addicte de l'autre d'où l'immense difficulté qu'aura la victime pour sortir de ce piège mortel pour elle.Nous devons faire face à une addiction similaire à celle d'une drogue dure. Lorsque la victime tente de fuir, il la raccroche. Lorsqu'il veut partir, elle le recherche désespérément.

La victime est dans un amour irrationnel, total, allant même contre ses intérêts propres et ceux de ses enfants. Elle ne peut plus vivre qu'au travers de son bourreau, jusqu'à ce que mort s'en suive. C'est pour cela qu'on voit des victimes ayant subi viols et violences, trouver encore des excuses pour amoindrir la responsabilité de son bourreau.
La victime ne vit que pour lui, dans son ombre, n'existe que parce qu'il le veut bien.
C'est lui qui insuffle la vie et c'est lui qui l'enlève !

La victime va osciller entre des sensations d'immense bonheur et des moments de paniques mortifères. Les périodes de crise sont souvent déterminées par le résistance de la victime. On peut aussi rapprocher cela d'une technique particulière en hypnose pour renforcer la transe hypnotique: on plonge la personne en transe et on l'en sort pour mieux la replonger et ainsi de suite... Elle vit constamment dans un brouillard hypnotique.

 La peur vient également paralyser les victimes qui n'oseront pas déposer plainte.

 Elle se trouve encore dans cette contradiction entre amour et révolte qui sera interprétée par les autorité comme folie. Folie que le pervers narcissique va mettre en évidence pour retourner encore la situation à son avantage. La victime se trouve rapidement isolée de son environnement sécure: famille, amis, et même enfants. En l'isolant, le bourreau assure son emprise. Il organise la dépendance financièrement, de telle sorte que, si elle tente de reprendre ses esprits, le manque total de revensu la garde sous son emprise. L'épuisement moral, émotionnel, et physique rend la victime incapable de s'en sortir sans l'aide de professionnels avertis.

Le fait que le PN oscille entre le « gentil » et le « pas gentil » fait que sa victime reste dans un stress constant et est obligée d'adapter en permanence son attitude pour tenter de préserver les moments agréables. Elle se sent responsable (coupable) de que que vit « son » PN. La victime ressent une grande honte de la situation vécue. Après tout, qui peut comprendre que l'on reste apparemment « volontairement » avec celui qui nous détruit. Le Pervers Narcissique, est un manipulateur hors pair. Consciemment ou non, il sait endormir la vigilance naturelle de la victime potentielle. C'est le trait principal du pervers narcissiques. Il sera toujours manipulateur, et s'adaptera parfaitement à la personne qu'il a en face de lui. Le PN navigue entre deux eaux, n'hésitant pas à adapter, à faire évoluer, et même à modifier son avis pour atteindre son objectif.

Le Pervers Narcissique n'a qu'une réalité, LUI.. Il n'a pas la même vision du bien et du mal que la plupart des êtres humains. La seule et unique chose qui compte pour lui, consciemment ou non, c'est lui ! Pourtant, au début de la relation perverse, il saura donner le change par des gestes d'apparente bonté d'âme. Toute la perfection de son art de la manipulation est en application.

Il est très rare que la victime s'en rendre compte, et cela même si elle est avisée! Tout au plus elle verra des signes, ressentira des alertes, entendra des mises en garde, mais l'emprise est déjà trop présente pour qu'elle ai « envie » de réagir. Car c'est bien cela me semble-t-il, la victime, à ce moment là de la relation perverse, aura bien souvent le sentiment de maîtriser la situation, de pouvoir changer les choses par son amour, ou par son intelligence....C'est ce qu'il veut lui faire croire ! C'est déjà trop tard. Le piège s'est refermé sur la victime.

 Le Pervers Narcissique est un expert dans l'art du mensonge

 C'est un art qu'il a acquis dans sa plus tendre enfance, souvent pour tenter de correspondre à l'image que sa mère voulait de lui. En fait, c'est son mode d'expression et il peut fort bien ne pas s'en rendre compte et être « sincère » dans ses propos. Le rapport du PN à sa mère est fort intéressant à étudier.

Il excellera dans l'art des messages contradictoires, du discours paradoxal, de telle sorte que, très vite la victime ne saura plus où elle se situe, quoi penser, elle sera comme « engourdie » et se dira même bien souvent qu'elle est responsable de cette confusion. Il s'échappe ainsi habilement de toute opposition. Il utilisera également des propos vagues, alambiqués et confusionnants pour enliser l'interlocuteur et l'empêcher de réaliser la constante adaptation de ses propos. Le Pervers narcissique est incapable d'assumer la responsabilité de ses actes. Il retournera habilement la situation pour en rendre l'autre responsable. Et curieusement son habilité est telle que la victime doutera de son propre bon sens et même de sa raison mentale.

 Le Pervers Narcissique évolue dans des affirmations, des menaces, des sous entendus suffisamment flous pour que la victime ne puisse récupérer quoi que ce soit pour le mettre en face de ses mensonges. L'art du manipulateur pervers trouve son paroxysme dans ses diatribes verbales qui ne laissent aucune chance à celui qui l'écoute et qui se retrouve noyé.

> p>Et de toute façon, le Pervers narcissique est incapable de se remettre en question pour la bonne et simple raison qu'il n'a aucun problème (selon lui...). Le PN est particulièrement atteint par une paranoïa nécessaire pour assurer une hyper vigilance quand à la préservation de l'image qu'il a de lui. C'est devenu pour lui une nécessité de survie.

 Sa mythomanie et sa mégalomanie font partie des caractéristiques prédominantes et il a bien souvent la capacité de vivre dans un double système de vie de type schizophrénique. Lorsqu'il sent une résistance de la part de sa victime il peut devenir dangereux, violent voir meurtrier. Il va pousser la victime dans ses derniers retranchements en créant des situations compromettantes ou douloureuses n'hésitant pas a créer des mises en scènes qu'il retournera contre la victime. La victime risque alors de plonger dans la dépression qui peut aller jusqu'au suicide.

Nous pouvons remarquer également que le PN crée des « dossiers », dans son esprit ou même plus concrètement, et cela bien avant qu'il n'y ai le moindre problème afin de pouvoir les utiliser en cas de besoin... Il semble qu'il anticipe instinctivement les résistances que la victime montrera un jour ou un autre. Son mode de fonctionnement est totalement calculateur et de la manière la plus sombre qui soit. C'est un stratège de la pire espèce. Un traître pour qui tous les coups sont permis. Un sombre personnage qui continuera de détruire sa victime alors qu'elle est à terre en continuant de la détruire psychiquement, en la mettant parfois dans l'incapacité de se défendre par la ruine financière, en la laissant dans l'incompréhension sociale et donc totalement seule face à sa perte.

Un pervers narcissique qui se sent en danger devient imprévisible

Sa violence n'est pas une perte de contrôle mais une PRISE de contrôle ! J'ai personnellement constaté qu'en dernier recours, lorsque le PN est définitivement démasqué, son acharnement à détruire le pousse à des actes insensés qui vont à l'encontre même de ses propres intérêts. Il s'acharne à détruire quitte à être détruit avec l'autre. . Sa notion de l'honneur est particulièrement primaire. C'est lorsque la victime trouve suffisamment de lucidité qu'elle devient « dangereuse ». Dès lors, la mise à mort semble irréversible.L'objet du problème n'existant plus, le problème n'existe pas.

Lutter contre ce Fou est malheureusement pratiquement impossible car jamais la victime ne pourra exceller dans l'art de la manipulation, de la dissimulation, du mensonge, de la fourberie et autres procédures judiciaires. Bien souvent terrorisée, la victime sera contrainte de laisser le prédateur agir à sa guise.
Celui-ci est capable de continuer à détruire sa victime alors même qu'elle se trouve déjà à terre. Rien ne semble pouvoir l'arrêter et il trouvera des appuis complaisants dans ceux qui l'entourent et à qui il passera un message complètement faux, mais suffisamment convainquant. Même la justice ne semble pas pouvoir à l'heure actuelle, définir le Pervers Narcissique et donc le contrer. Il n'est donc pas rare de voir ces Fous continuer de vivre en toute quiétude, laissant derrière eux, le cadavre de ceux ou celles qui lui ont donné leur âme.

Extrêmement procédurier, le PN usera aussi de toutes les règles de « justice » pour atteindre son but, protéger son image. Les seuls droits et devoirs sont ceux qui vont nourrir son ego. A l'inverse, la victime évoluant le plus souvent sur le plan de la confiance, se retrouvera parfois au tribunal pour atteinte à l'image de son « meurtrier » !

Le Pervers Narcissique évolue dans une boue visqueuse qui fait partie intégrante de lui et qui a la particularité de digérer la victime pour se nourrir de sa substance. Je pense que c'est une personne particulièrement vide et qui possède la perfection sublime de l'art de la trahison pour vivre dans cette ombre nauséeuse. Sans sa victime, le pervers narcissique reste insignifiant. Pourtant, il a bien souvent une position sociale importante, ce qui d'ailleurs tend à rassurer la victime potentielle qui aura l'impression d'être valorisée par cette rencontre pourtant mortelle. Bien souvent, il doit déjà son statut aux personnes qu'il aura manipulées dans le passé. Le PN est doué d'une intelligence particulière et d'une absence de morale.

La sexualité du pervers narcissique est très souvent déviante. Il arrive à obtenir de sa victime qu'elle consente à tous les sacrifices moraux. Il peut osciller entre domination extrême et soumission ponctuelle. On observe également de très nombreux cas d'inceste qui sont rarement reconnus par la justice... On retrouve là encore la problématique du lien à la mère qui n'est pas résolu.

La Victime:

  • Au sortir d'une relation avec un pervers narcissique, la victime se trouve dans un état de choc post traumatique extrêmement intense.
  • Elle est totalement morcelée, déstructurée.
  • Tout doit être reconstruit. La victime a perdu tous ses repères.
  • Son anxiété est au paroxysme et d'une manière constante.
  • Elle est dans un système de pensée exceptionnelle qui l'empêche de raisonner et de prendre du recul. Tout espace est « mangé par sa pensée ».
  • Bien souvent, elle veut se suicider car elle est dans l'incapacité d'imaginer même un avenir sans son bourreau.
  • Elle ressent le besoin viscéral de faire connaître son histoire, mais la plupart du temps n'est pas crue ou pire, est condamnée en diffamation par son persécuteur.
  • Elle ressent également le besoin que l'on mette avec elle le nom de « pervers narcissique » sur celui qui l'a détruite.
  • A ce stade, elle doit être acceptée dans le statut de « victime »
  • La plupart du temps, les dommages collatéraux sont immenses. Enfants, parents, amis, tout a été ravagé.
  • La victime se trouve au banc de la société, souvent dans une grande précarité.
  • Elle n'a plus la force de mettre en place ce qui pourrait l'aider et tourne en rond dans sa panique comme un oiseau devenu fou dans une bulle de verre.
  • L'épuisement n'est pas que moral. Des maladies ont pu se frayer un chemin dans ce corps laissé à l'abandon. Maladie de Crohn, cancer …

Une fois la situation définie, la seule chance de la victime est de FUIR ! Fuir, oui... mais comment ?

Geneviève Schmit
Spécialiste de l'aide aux victimes de violence psychologique, pervers narcissiques ou manipulateurs perv